Objectif : Explorer l’efficacité d’un traitement à long terme par la médecine traditionnelle chinoise (MTC) sur l’apparition de lésions extra-articulaires chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR).
Méthodes : Cette étude de cohorte rétrospective a inclus des patients diagnostiqués avec une PR entre janvier 2018 et décembre 2019. Les patients ont été divisés en deux groupes : un groupe traité par la MTC et un groupe témoin, selon qu’ils avaient reçu un traitement par la MTC pendant plus de trois mois ou non. Un appariement par score de propension (PSM) a été utilisé pour équilibrer les covariables entre les groupes. Le délai d’apparition des lésions extra-articulaires, notamment la maladie pulmonaire interstitielle, le syndrome de Sjögren et l’anémie, a été calculé pour les deux groupes après PSM. En outre, les indicateurs cliniques susceptibles d’influencer l’apparition des lésions extra-articulaires dans la PR ont été inclus dans une analyse de régression multivariée de Cox pour explorer les facteurs pronostiques liés à la PR.
Résultats : Un total de 883 patients atteints de PR a été initialement inclus dans l’étude, dont 481 dans le groupe traité par la MTC et 279 dans le groupe témoin. Le traitement par la MTC a amélioré tous les indicateurs cliniques des patients atteints de PR, avec un degré élevé de support, de confiance et de levier entre le traitement par la MTC et l’amélioration des indicateurs cliniques. Aucune différence significative n’a été observée dans le taux d’apparition des lésions extra-articulaires entre les deux groupes. Après PSM, les délais médians d’apparition de la maladie pulmonaire interstitielle, du syndrome de Sjögren et de l’anémie dans le groupe traité par la MTC étaient respectivement de 30,767, 21,370 et 31,970 mois. Dans le groupe témoin, ces délais étaient respectivement de 15,911, 14,667 et 11,825 mois.
L’analyse de régression multivariée de Cox a indiqué que le traitement par la MTC était un facteur protecteur contre l’apparition des lésions extra-articulaires dans la PR, tandis qu’un niveau anormalement élevé d’IgG était un facteur indépendant pour la maladie pulmonaire interstitielle et que le C4 était un facteur indépendant pour le syndrome de Sjögren. Par ailleurs, une durée prolongée d’utilisation de la MTC était associée à une apparition plus tardive des lésions extra-articulaires.
Conclusion : Le traitement à long terme par la MTC influence positivement le délai d’apparition des lésions extra-articulaires chez les patients atteints de PR et contribue également à réduire le risque d’apparition de ces lésions. La MTC peut être utilisée de manière complémentaire pour améliorer le pronostic des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.