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Définition de la MTC :

La médecine traditionnelle chinoise (MTC), liée durant l’antiquité à la vie, l’environnement et le travail des personnes, se base sur beaucoup d’ingrédients naturels et une expérience accumulée pendant plusieurs siècles pour traiter les maladies. La MTC n’a cessé d’évoluer à travers le temps et elle a connu un grand essor durant l’ère de la République Populaire de Chine ; en 2010, l’acupuncture et la moxibustion, qui sont des formes de la médecine traditionnelle chinoise, ont été inscrites sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, lors de la cinquième session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO à Nairobi.

La MTC est définie comme le terme général qui désigne la médecine de tous les groupes ethniques chinois, y compris le groupe ethnique Han et les groupes ethniques minoritaires, reflétant la compréhension de la nation chinoise de la vie, de la santé et des maladies, et qui représente également un système de médecine et de pharmacologie avec de longues traditions historiques, ainsi que des théories et des méthodes techniques uniques (article 2 de la loi de la République populaire de Chine sur la médecine traditionnelle chinoise).

Par ailleurs, le terme “médecine chinoise” n’est apparu qu’après l’introduction de la médecine occidentale en Chine afin de faciliter la distinction entre les deux types de médecine. En effet, la littérature médicale ancienne n’utilisait pas ce terme ; chaque ethnie avait développé sa propre pratique médicale dans la lutte contre les maladies pendant des milliers d’années. En d’autres termes, la médecine chinoise est un terme général qui englobe non seulement la médecine traditionnelle des Hans, mais aussi celles des tibétains, des mongoles, des ouïghours et la médecine Dai.

De nos jours, la médecine chinoise est à la fois traditionnelle et moderne, et ce, du fait du caractère savant qu’elle a acquis, autrement dit, la médecine traditionnelle chinoise n’est pas seulement une médecine traditionnelle formée dans l’histoire, mais aussi une science médicale en constante évolution. Ainsi, la MTC a atteint les sommets de la science à travers le mérite de Madame TU Youyou du Prix Nobel de Physiologie ou de Médecine en 2015, pour sa recherche intitulée « Découverte de l’artémisinine : un cadeau de la médecine traditionnelle chinoise au monde », qui s’est basée sur les textes médicaux chinois des dynasties Zhou, Qing et Han pour trouver un remède traditionnel contre le paludisme, en extrayant le composé de l’artémisinine pour sauver des millions de vies.

Evolution de la MTC :

La médecine traditionnelle chinoise, pratiquée en Chine depuis plus de 4000 ans, a été développée empiriquement à partir de l’expérience clinique et documentée dans de nombreux textes classiques. Son évolution se décline comme suit :

  • Dans l’antiquité, les ancêtres de la nation chinoise ont découvert par hasard que certaines créatures et plantes pouvaient servir de remèdes à certains maux et douleurs, et ils ont parvenu progressivement à maîtriser leur application. Au fil du temps, les gens ont commencé à rechercher activement de tels remèdes et méthodes pour prévenir et traiter les maladies.
  • La découverte de l’alcool sous la dynastie Xia (vers 2070 à 1600 av. J.-C.) et l’invention de la décoction à base de plantes sous la dynastie Shang (1600 à 1046 av. J.-C.) ont rendu les médicaments plus efficaces.
  • Sous la dynastie des Zhou occidentaux (1046 à 771 av. J.-C.), les médecins ont commencé à être classés en quatre catégories : diététicien, médecin, docteur en décoctions et vétérinaire.
  • Au cours de la période des Royaumes combattants (770 à 221 av. J.-C.), le médecin Bian Que s’est inspiré de l’expérience de ses prédécesseurs et a proposé les quatre méthodes de diagnostic, notamment l’inspection, l’auscultation et l’olfaction, l’enquête et la palpation, mettant ainsi en place les bases du diagnostic et de traitement de la MTC.
  • Le « Huang Di Nei Jing (Classique interne de l’empereur Jaune) », le plus ancien ouvrage de médecine traditionnelle chinoise compilé à l’époque des dynasties Qin et Han (221 av. J.-C. à 220 après J.-C.), a défini le cadre général de la MTC, symbolisant ainsi la transformation de l’accumulation de l’expérience clinique à la sommation systématique des théories.
  • Le « Shang Han Za Bing Lun (Traité sur les maladies fébriles et les maladies diverses) », rassemblé par Zhang Zhongjing sous la dynastie des Han de l’Est (25 à 220 après J.-C.), a avancé les principes et les méthodes pour traiter les maladies fébriles dues à des facteurs exogènes. Ce traité expose les règles et les principes de différenciation des schémas de diverses maladies causées par des affections internes, y compris leur prévention, leur pathologie, leurs symptômes, leurs thérapies et leur traitement. Aussi, il établit la théorie et la méthodologie du diagnostic des modèles de syndrome et de la différenciation des traitements. En outre, le « Shen Nong Ben Cao Jing (Classique de la matière médicale de Shen Nong) », un autre chef-d’œuvre de la littérature médicale paru au cours de cette période, expose la théorie de la compatibilité des ingrédients médicinaux, jetant ainsi les bases de la formation et du développement de la théorie pharmaceutique de la MTC. Enfin, dans les dernières années de la dynastie des Han de l’Est, le médecin Hua Tuo (vers 140 à 208 après J.-C.) est considéré comme étant la première personne à utiliser un anesthésique pendant une intervention chirurgicale.
  • Le « Zhen Jiu Jia Yi Jing (Classique d’acupuncture et de moxibustion) », de Huangfu Mi qui a vécu pendant l’époque des Jin occidentaux (265 à 316 après J.-C.), expose les concepts de Zang Fu (organes internes) et de Jing Luo (méridiens et collatéraux). C’est à ce moment que la théorie du Jing Luo, de l’acupuncture et de la moxibustion a commencé à prendre forme.
  • Sun Simiao, un grand médecin de la dynastie Tang (618 à 907 après J.-C.), a avancé que la maîtrise de la médecine repose sur des compétences médicales compétentes et une éthique médicale élevée, qui sont défendues jusqu’à nos jours par les praticiens de la MTC.
  • Le « Ben Cao Gang Mu (Compendium de la matière médicale) », chef-d’œuvre d’herboristerie et de nature compilé par Li Shizhen sous la dynastie Ming (1368 à 1644 après J.-C.), a été le premier livre au monde à catégoriser scientifiquement les herbes médicinales.
  • Le « Wen Re Lun (Traité sur les maladies fébriles épidémiques) », de Ye Tianshi ayant vécu à l’époque de la dynastie Qing (1644 à 1912 après J.-C.), qui présente les principes et les méthodes de prévention et de traitement des maladies fébriles pestilentielles.
  • Pendant la période de la République de Chine (1912 à 1949), certains experts de la MTC ont commencé à explorer les moyens de combiner les méthodes de la médecine occidentale avec celles de la MTC.

Par ailleurs, tandis que la première école officielle de MTC, l’école de médecine impériale (Tai Yi Shu), a été fondée en Chine en l’an 624, divers départements de pratique clinique de la MTC ont été développés au fil du temps, à savoir la médecine interne (Ti Liao), la pédiatrie (Shao Xiao), la médecine externe (Chuang Zhong), l’oreille, les yeux, la stomatologie (Er Mu Kou Chi) et la physiothérapie (Jiao Fa).

Caractéristiques de la MTC :

La médecine traditionnelle chinoise accorde, en premier lieu, une grande importance à l’aspect holistique du traitement de la maladie. Dans ce cadre, elle considère que la relation entre l’homme et la nature est un tout interactif et indissociable, et ce, tout comme les relations entre l’homme et la société, ainsi qu’entre les organes internes du corps humain, autrement-dit, elle valorise les impacts de l’environnement naturel et social sur la santé et la maladie. De plus, au niveau de la MTC, l’esprit et le corps sont étroitement liés, elle met l’accent sur la coordination des facteurs physiques et mentaux et de leurs interactions dans les conditions de santé et de maladie.

En deuxième lieu, pour la MTC, le principe de l’harmonie est un facteur déterminant d’une bonne santé. En effet, la santé physique d’une personne dépend de l’harmonie des fonctions des divers organes du corps, du statut modéré de l’expression émotionnelle, de l’adaptation et de la conformité à différents environnements, dont le plus vital est l’équilibre dynamique entre le Yin et le Yang. La perturbation de cet équilibre par des facteurs internes et externes est la raison fondamentale de la maladie. Par conséquent, maintenir la santé d’une personne signifie la conservation de l’équilibre dynamique de ses fonctions corporelles, tandis que guérir les maladies désigne la restauration des fonctions corporelles chaotiques en un état de coordination et d’harmonie.

En troisième lieu, la MTC met l’accent sur l’individualité. Une maladie doit être traitée en tenant pleinement compte de la constitution individuelle et de l’environnement du patient, ainsi que des conditions climatiques et saisonnières. Dans ce cadre, le traitement est administré sur la base de la différenciation du syndrome, qui consiste à diagnostiquer une maladie comme un certain syndrome, et ce, sur la base de l’analyse des symptômes spécifiques et des signes physiques, recueillis par voie d’inspection, d’auscultation, d’olfaction, d’enquête et de palpation. Tandis que les thérapies se concentrent sur la personne malade plutôt que sur la maladie en elle-même, dans le but de restaurer l’état harmonieux des fonctions corporelles perturbé par des facteurs pathogènes.

En quatrième lieu, pour la MTC, le traitement préventif est un pilier fondamental mettant l’accent sur la prévention avant l’apparition d’une maladie, la protection contre les changements pathologiques en cas de maladie et la protection des patients en convalescence contre les rechutes. Afin d’y parvenir, la MTC préconise que la santé soit préservée dans la vie quotidienne ; la santé d’une personne peut être améliorée grâce à un ajustement émotionnel, un travail et un repos équilibrés, un régime alimentaire raisonnable, ou grâce à une intervention appropriée dans son mode de vie en fonction de ses conditions physiques spécifiques.

Enfin, la MTC implique la simplicité du traitement. Dans ce sens, les médecins diagnostiquent leurs patients par auscultation, olfaction, questionnement et palpation. En plus des médicaments et des plantes médicinales, la MTC propose de nombreuses approches alternatives non pharmacologiques telles que l’Acupuncture et la Moxibustion, les Ventouses, le Tuina, le Guasha et le Qigong.